Vérités et principes

Loin d’une méthode artificielle, ésotérique ou difficilement accessible, l’Horathérapie du Père Henri JOMIN repose sur la mise en œuvre d’une discipline de pensée qui m’est « inhérente », la plus naturelle qui soit et pour laquelle je suis fait. L’acquisition de cette discipline de pensée est donc à portée de qui le désire. Elle nécessite toutefois une décision et une implication de la volonté.

De nombreuses rencontres avec le Père Henri JOMIN me font aujourd’hui un devoir de ne pas taire la manière dont l’Horathérapie m’a permis de surmonter radicalement dépressions et angoisses et de renouer avec la paix et la joie.

Dépressions et crises d’angoisses à répétition qui n’avaient rien de superficiel, mais de celles qui laissent haletant et couvert de sueur, si cela évoque quelque chose à certains.

Un dernier mot pour redire que je ne suis ni médecin, ni psychologue, pas plus que je ne me prétend exégète des immenses connaissances du Père Henri JOMIN en ces domaines. Pour autant, les lignes qui suivent – même si elles reflètent de façon forcément imparfaite la science originale – restent fidèles au message principal sous un aspect qui leur est propre.

Condensés à la manière d’un Précis – les éléments qui suivent n’ont d’autre but que de baliser l’entrée du chemin à qui veut l’emprunter…

NB : Les citations du Père Henri JOMIN (reproduites en caractères gras et en Italique) qui jalonnent ces éléments condensés proviennent soit des notes que le Père laissait à l’ensemble de ses visiteurs, soit des notes prises à l’occasion des entrevues qu’il m’accordait (cf. aussi « les notes du visiteur »).

Entrons dans le vif du sujet :

Le Père JOMIN soulignait tout d’abord que le bébé ne se regarde pas lui-même mais que son psychisme se construit et s’affermit à partir des informations qu’il reçoit du monde extérieur. De façon similaire l’Horathérapie permet de renouer avec l’ordre “original” de notre psychisme humain, ordre fondé sur les seuls critères de jugement véritables que sont les sens, la raison et la foi. Contrairement aux sentiments qui ne constituent pas un critère de jugement.

Henri JOMIN exprimait cette relation entre mes sentiments et mes idées en une loi fondamentale qu’il me faut intégrer :

“C’est le corps ou l’esprit qui domine. Quand ce n’est pas l’un c’est l’autre. (Si ce n’est pas l’un, c’est forcément l’autre).”
(Henri JOMIN S.J.)

Comprenons bien ceci : lorsque tout va bien et qu’il m’arrive de laisser mes sentiments dominer, en général cela ne pose pas de difficulté. Il peut même arriver que ma distraction soit positive et stimulante.

La distraction est d’ailleurs inévitable et même s’il ne s’agit pas de la rechercher pour elle-même, je n’ai pas à me formaliser d’être sujet à des distractions. L’important est de replonger dans le réel présent lorsque j’en prends conscience et de toute façon dès que cela s’avère bon ou nécessaire.

Il n’en va évidemment plus de même si je laisse mes idées s’enchaîner au moment où je prends conscience de ma tristesse ou de mon découragement et m’y arrête car, à ce moment précis, je laisse délibérément mon corps prendre le pas sur mon esprit dans des conditions propices au développement de mon trouble.

Et plus je laisserai « courir » les idées noires, plus elles s’enracineront, et plus il deviendra difficile de réagir et d’en arrêter le flot.

Toutes les considérations du monde, aussi pertinentes soient-elles, ne changeront rien à cette vérité toute simple : si quelque chose ne va pas (si je me sens troublé) en ce moment même, c’est parce qu’il existe une idée négative “que je ne traite pas comme une idée négative”, ou un groupe d’idées négatives (quelques idées négatives liées entre elles qui se donnent mutuellement de l’importance) “que je ne traite pas comme un groupe d’idées négatives”.

“Je vois des gens qui sont malheureux à cause de sentiments qui amènent des idées qui sont diaboliques. Ils pourraient être heureux tout de suite.” 
(Henri JOMIN S.J.)

La Parole du Livre de l’Ecclesiastique, ci-dessous, ne dit pas autre chose et contient tout à la fois le diagnostic et le remède.

[“Ne te laisse pas aller à la tristesse et ne t’abandonne pas aux idées noires. La joie du coeur, voilà la vie de l’homme, la gaîté, voilà qui prolonge ses jours. Trompe tes soucis, console ton coeur, chasse la tristesse : car la tristesse en a perdu beaucoup, elle ne saurait apporter de profit”.   Ecclésiastique chap. 30, v.21-23]

Cette Parole de l’Ecriture offre une image fidèle de la réalité puisqu’en l’absence de réaction adéquate, un laisser aller à la tristesse dans l’ordre sentimental manifeste en réalité une capitulation dans l’ordre de la volonté qui se traduit inévitablement par un abandon aux idées noires.

Elle indique aussi le remède sans se tromper de combat – mais faut-il s’en étonner ?  -« Trompe tes soucis, console ton coeur, chasse la tristesse » : Paroles dont la mise en œuvre nécessite tout à la fois l’intervention de la volonté et le recours à la maîtrise politique des idées. (cf. Principe n° 2).

Le scénario est toujours le même. Dans l’impossibilité d’y parvenir, ma volonté tend insensiblement à capituler, laissant mon intelligence déserter progressivement le domaine de la réflexion proprement dite pour tomber ou retomber sous la domination des sentiments, libérant en retour le flot incontrôlé des idées noires. Qui me rendent alors d’autant plus malheureux que je ne vois plus comment parvenir à m’en débarrasser.

Le Père JOMIN insistait sur ce point : chaque fois que je m’arrête consciemment à une idée troublante, celle-ci s’enracine davantage, car les idées sont comme les plantes : plus je les arrose, plus elles grandissent et prennent de l’importance. Jusqu’à devenir un arbre, qu’il faudra un vrai combat pour déraciner. Elles deviennent progressivement ce qu’il nommait des « idées-force ».

Mais quelle qu’en soit l’origine, les idées troublantes qui me rendent malheureux se consolident bien souvent à l’aune d’opinions anxiogènes saisies au vol, opinions lues ou entendues… car fréquemment nous sommes troublés par l’opinion des autres.

C’est spécialement vrai pour certaines lectures relatives à la santé auxquelles j’en viens parfois à renoncer par crainte de tomber sur un passage qui ajoute à mon trouble.

Et plus vrai encore des paroles anxiogènes prononcées par des personnes auxquelles j’accorde du crédit. A fortiori si cette opinion me concerne directement.

Pour peu qu’il s’agisse d’une personne dont la parole fait autorité dans son domaine, son opinion peut avoir sur moi un effet délétère, même si je suis conscient de ce que les opinions humaines sont d’autant plus sujettes à caution qu’elles touchent au domaine psychologique.

Ainsi de l’opinion répandue selon laquelle il faut du temps pour guérir d’une dépression. Répercutée par une personne à qui j’accorde du crédit, cette opinion – surtout si elle me concerne directement – aura tendance à se muer pour moi en une sorte de loi psychologique, contrariant la prise des bonnes décisions.

Ainsi encore de l’opinion selon laquelle l’être humain ne dispose pas d’une volonté propre et libre. Opinion aussi répandue qu’inexacte, fruit de l’athéisme ambiant.

En réalité l’opinion qui me trouble est celle d’un homme. Ni plus, ni moins. Et seule la Parole de Dieu est une lumière sans erreur.

“Comment une opinion humaine lue ou entendue peut-elle devenir pour moi sujet de trouble alors qu’à l’instant précédent tout allait bien ?” 
(Henri JOMIN S.J.)

Une parole humaine ne doit jamais me troubler.

Ainsi, toute limite arbitraire que je me suis implicitement fixée du fait de jugements lus ou entendus – et la plupart du temps d’ailleurs mal interprétés – n’est elle-même qu’une idée qui s’impose et dont je décide maintenant de me libérer en me pénétrant de principes qui me permettront de le faire de façon efficace, habituelle et simple.

Nous l’avons vu, toute souffrance psychologique – quelle qu’en soit la cause – se manifeste dans une idée troublante que je ne traite pas comme telle (ou quelques idées troublantes qui se donnent mutuellement de l’importance et que je ne traite pas comme telles) et retrouver la paix et la joie nécessite de m’en libérer à l’aide des principes qui suivent.

Bien entendu, selon le degré d’ancrage de l’habitude inverse, la restauration d’une domination suffisante de l’esprit peut demander un rude combat mais, si je le décide, je dispose en moi-même de toutes les ressources nécessaires pour remporter ce combat et retrouver la paix la joie.

Principe n° 1 :

  • Non seulement je peux sans inconvénient ignorer radicalement mes sentiments lorsqu’ils sont négatifs car les sentiments, liés à mon corps, sont changeants et ne constituent pas un critère de jugement,
  • Mais je dois le faire parce que c’est l’unique moyen de parvenir à ce qu’ils se « réparent » d’eux-mêmes.

“Nous avons tout en nous pour que les sentiments se réparent.” 
(Henri JOMIN S.J.) 

Ignorer radicalement mes sentiments négatifs dès que je prends conscience de leur présence n’est donc pas un choix pour permettre à la nature de se réparer.

Mais aussi pour éviter que ne s’installent et se renforcent à mes dépens des habitudes de pensée négative dès que les mêmes sentiments réapparaissent.

Car si la nature est capable de se réparer, elle tend aussi à se répéter. Henri JOMIN insistait également sur ce point :  » la nature se répète : le jour, la nuit, le rythme des saisons…mon corps aussi se répète ».

Je l’expérimente notamment lorsqu’il m’arrive d’éprouver lassitude ou tristesse – sans raison apparente – à l’occasion d’une activité habituelle et machinale. Sans réaction adéquate de ma part, il n’est pas rare que chaque nouvelle occasion de pratiquer cette activité fasse réapparaître les mêmes sentiments qui susciteront les mêmes idées noires, au point parfois de devenir des « idées-force » et de créer un automatisme négatif et anxiogène.

Ignorer radicalement mes sentiments négatifs dès que (et autant que) cela s’avère nécessaire, c’est le faire aussitôt que je prends conscience de leur présence en plongeant dans le réel présent à la manière du principe n° 2, pour ne pas laisser se développer les idées qu’ils suscitent mécaniquement et autour desquelles ils se renforcent en retour.

Principe n° 2 :

“Je n’admets jamais consciemment une idée qui s’impose à moi.” 
(Henri JOMIN S.J.) 

Il n’est jamais nécessaire de m’arrêter à une idée qui s’impose à moi et me convaincre du contraire, c’est encore m’arrêter à une idée qui s’impose.

Encore faut-il ne pas me tromper de combat, car le seul moyen de ne pas m’arrêter à une idée qui s’impose n’est pas de la refuser ou de la discuter dans l’intention de m’en débarrasser, mais de pratiquer ce que Thomas d’Aquin nomme “la maîtrise politique” des idées, c’est-à-dire de passer volontairement à autre chose.

Je possède la maîtrise politique de mes idées car il dépend toujours et entièrement de moi de ne pas m’arrêter à une idée en passant à autre chose.

Concrètement, dès que je prends conscience de la présence d’une idée troublante qui s’impose (cela se fera de plus en plus à la pointe de l’oeil), je passe à autre chose soit en plongeant dans ce que je suis en train de faire, soit en plongeant dans le réel présent jusqu’à l’oubli de l’idée ou des idées qui me troublent, tout en méprisant temporairement mais radicalement mes sentiments.

Je décide donc maintenant de me donner les moyens de passer à autre chose, de façon spontanée, immédiate et habituelle même s’il me faut au début mener un combat résolu et obstiné pour y parvenir.

Les grandes considérations psychologiques nous empêchent souvent de percevoir et d’intégrer intérieurement que tout revient presque toujours à cela : ce qui permet à la tristesse, à la dépression ou à l’angoisse de perdurer, c’est que je n’utilise pas l’aptitude de ma volonté à exercer un contrôle politique adéquat des idées qui se présentent.

Briser le cercle vicieux des idées qui me troublent est à ma portée et n’est donc qu’une question de méthode. Et si le contrôle politique des idées qui me troublent constitue un passage obligé, je n’ai d’autre choix que de m’y exercer et de m’y accoutumer au point d’en faire un automatisme chaque fois que je prends conscience qu’une idée troublante est en train de se présenter à mon esprit.

Une possibilité pour se faciliter la création d’un tel automatisme est de traiter les choses en bloc : par exemple, si un sujet particulier me trouble, je renonce à toute considération qui touche à ce sujet de près ou de loin. A titre d’illustration, si je suis troublé par des pensées réflexes relatives à ma santé psychologique – et à l’instant même où je prends conscience de la présence d’une idée en rapport avec ce sujet – je replonge aussitôt dans ce que je faisais, ou si mon esprit n’est pas occupé à une action particulière, dans le réel présent.

Ne faisons pas de confusion : il ne s’agit ni de renoncer à me connaître, ni de renoncer à toute distraction. Mais simplement d’utiliser le plongeon dans l’instant et le réel présent au moment où je prends conscience de la distraction qui me trouble jusqu’à l’avoir oubliée.

Je peux certes m’exercer à être moins distrait, j’y gagnerai beaucoup. A ce propos, le Père écrit « Bien vivre c’est vivre toujours dans le présent » (cf notes du visiteur), tout en précisant que la distraction constitue une loi psychologique. L’expression « Bien vivre c’est vivre toujours dans le présent » est donc à recevoir comme une invitation pressante à progresser en ce sens grâce notamment aux sensations pures. Mais encore une fois ce dont il est question ici n’est pas d’apprendre à me libérer de toute distraction, mais d’apprendre à me libérer des idées qui sont à l’origine de mon trouble et me font souffrir.

Plus concrètement encore, en m’appuyant sur les informations fournies par mes sens, je me rends attentif au réel présent, au monde réel qui m’entoure en ce moment même. Constatation par mes sens de la réalité purement factuelle où je me trouve plongé et « sur » fond de laquelle je perçois les idées qui me troublent pour ce qu’elles sont – des idées qui s’imposent à moi – et décide de passer à autre chose

« La destinée de l’homme, c’est le regard extérieur »
(Henri JOMIN S.J.) 

Il n’existe pas d’autre moyen de connaître la paix et la joie que de vivre dans le regard extérieur.

Principe n°3 évidemment indissociable du Principe n°2 car m’exercer au contrôle politique des idées ne saurait se satisfaire d’une demi mesure.

Le contrôle politique des idées trouve en effet sa pleine signification et sa pleine mesure en s’exerçant dans le regard extérieur, car non seulement au plan psychologique mon bonheur ne se trouve nulle part ailleurs que dans le regard extérieur, mais seul le regard extérieur me donne la vraie connaissance de moi-même.

Je plonge donc maintenant, pour un instant, dans le regard extérieur c’est-à-dire dans le monde bien réel qui est devant moi et dont m’informent mes sens, ou dans l’activité précise qui était la mienne, ou encore dans la réflexion bien concrète que je menais.

Plonger dans le réel présent, ce n’est pas me regarder y plonger mais le faire jusqu’à ce que j’y sois réellement plongé. Même si « l’oubli » des idées qui me troublent reste bref au début.

Ce qui importe n’est pas le plongeon, mais la vie.

Mes idées rendent compte d’une parcelle de la réalité, et aucune pensée n’en fait le tour. La réalité sera toujours infiniment plus riche et complexe que toute la perception et la compréhension que j’en aurai jamais. Ainsi, je n’ai pas à m’interroger sur le contenu du réel présent dans lequel je plonge (cette interrogation n’est elle-même qu’une idée qui me trouble). Le « contenu » du réel présent s’imposera de lui-même, au regard de ce que j’étais en train de faire, ou tout simplement de mes obligations, désirs ou besoins etc. et en même temps de ma personnalité, de mon éducation, de mes relations etc. etc.

Il s’agit réellement d’une forme d’abandon à la Providence, car le plongeon dans le réel présent se fait « sans filet », oublieux qu’il est de lui-même.

« L’arme de la crise » me permet de reprendre le dessus en toutes circonstances et imprime en moi, de façon indélébile, la conduite à suivre :

“Quand ça ne va pas : l’instant présent et une seule idée « Dieu m’aime ». ” (Henri JOMIN S.J.) 

Lorsque je m’arrête à une idée troublante, je me trouve rapidement assailli par une succession de questions, de recherche d’explication, d’impressions, de regrets … puis je décide de réagir avant de m’arrêter à nouveau quelques instants plus tard à des considérations troublantes dont je cherche l’issue en les discutant sans fin, avant de revenir à ma décision première et de l’abandonner à nouveau peu après, comme indéfiniment.

Il peut même arriver que tout ce qui tournoie dans mon esprit au moment où je plonge me fasse sérieusement douter de la possibilité de vivre le regard extérieur. Mais ce doute lui-même n’est qu’une idée de plus qui s’impose à moi.

Ainsi donc, lorsque je prends conscience de m’être laissé aller à la tristesse, au découragement, et de m’être abandonné aux idées noires, laissant mon corps dominer, il n’est pas toujours simple de reprendre le dessus, quel que soit par ailleurs mon désir de réagir.

Sortir de cette situation passe nécessairement par une intervention de la volonté et nécessite une décision, et tout commencement de réaction va dans le bon sens. Mais j’ai maintenant bien compris que retrouver la paix et la joie exige de mettre fin à la domination du corps à laquelle j’ai laissé libre cours et que dans les circonstances de la crise un désir ou un commencement de réaction ne suffit pas.

D’où l’importance de fixer à l’intervention de ma volonté :

1°) un cadre simple 2°) une perspective accessible :

1°) un cadre simple : L’instant présent et une seule idée “Dieu m’aime”. En partant de ce qui est devant moi, de l’information procurée par mes sens et non de mes idées. Je pars de ce qui est devant moi, maintenant, à l’instant, non pas pour dix minutes, mais à l’instant pour un instant. Et une seule idée « Dieu m’aime » parce que le fait de plonger n’empêche évidemment pas les idées de se présenter en arrière-plan.

Je plonge donc dans le réel présent sans me demander à quoi je vais penser ni comment je vais le faire, mais je plonge. Directement !

Ce qui importe est que l’idée qui accompagne mon plongeon n’y fasse pas obstacle, au contraire. Ainsi, je peux soit « accompagner » mon plongeon au moyen d’une attitude spirituelle réaliste, soit encore me redire intérieurement que « l’attention à quelque chose n’est pas réflexive d’elle-même » pour achever de me convaincre de ce que rien ne peut y faire obstacle dès lors que j’en prends les moyens.

Sachant désormais que je peux toujours renoncer aux doutes et à tout ce qui ne manque pas de m’assaillir au moment où je plonge, je laisse maintenant, à l’instant, toutes mes interrogations, mes craintes, mes tristesses, pour plonger. Y compris la crainte d’oublier la méthode de ce plongeon. Devant moi et extérieur à moi se trouve le monde réel dans lequel je veux vivre, parce que je suis «conformé» pour cela, et que c’est la clef de la paix et de la joie.

Avec cette arme de combat, (et en me fixant aussi une perspective accessible cf 2°), je dispose de la solution nécessaire à la reprise du contrôle, solution dont la mise en oeuvre dépend entièrement de moi, et que personne ne peut m’enlever.

2°) une perspective accessible : la définition d’une perspective accessible constitue un point d’appui efficace pour avancer vers la victoire. Il est en effet difficile (car peu crédible pour moi-même) de prendre une décision « définitive », mais il m’apparaît en revanche tout à fait concevable de décider d’appliquer les principes, sans un regard en arrière, jusqu’à une date que je choisis, si possible pas trop éloignée.

Cela peut être, par exemple, la prochaine fête mariale – il y en a une par mois, c’est très pratique – jusqu’à laquelle je décide d’appliquer les principes sans discussion ni retour. Je renvoie ainsi à cette date toute question qui se pose, toute idée-force qui se présente à mon esprit, toute impression de tristesse ou de crainte. On verra bien le jour venu ! Et d’ici là j’applique le principe de crise à l’instant même où je prends conscience de la « présence » d’une idée, voir d’un sujet, qui me trouble !

Au besoin, en arrière plan de mon plongeon dans le réel, je me conforte dans ma décision et ma démarche en me rappelant le « programme du bonheur » (qui s’adaptera à ma personnalité et à mon rythme dès lors que je plongerai en renvoyant toute discussion à plus tard) :

Dans deux heures l’oubli. (En fait des « plages » d’oubli qui constituent en elles-mêmes une vraie joie lorsque je prends conscience de leur existence, même si elles restent brèves au début.)

Dans deux jours, la paix ! (En constatant qu’il m’est possible « d’oublier » de plus en plus souvent ce qui me trouble).

Dans deux semaines la joie, fruit de la paix que je sens s’établir en moi.

Dans deux mois le bonheur (ou après quelques semaines) – un bonheur inaltérable que personne ne pourra m’enlever, né de l’habitude de la joie et de la paix.

Grâce à l’assurance procurée par les victoires remportées dans les circonstances de la crise, celles-ci dépassent l’objectif d’une simple restauration passagère de la domination de l’esprit sur les sentiments, mais impriment en moi, de façon indélébile, la conduite à suivre.

J’atteste par expérience que cela permet de s’enfoncer, de façon « éprouvée » et indiscutable dans le bonheur par ce plongeon spontané dans le regard extérieur.

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